Le halo est un équipement de sécurité récent en Formule 1. Il a été imaginé par Mercedes en 2015 et a fait son apparition officielle en Formule 1 en 2018. Il a été conçu pour protéger la tête des pilotes contre les chocs violents et des objets qui pourraient être projetés contre le cockpit des monoplaces. Dans cet article, nous allons explorer le rôle du halo en matière de sécurité, la réaction qu’ont eu les pilotes au sujet de l’introduction du halo en 2015 et résumer son évolution récente en Formule 1.
Le halo, un élément de sécurité primordial
Le halo est une fourche en titane tubulaire qui entoure le cockpit d’une monoplace et sert de protection frontale et latérale. Il est composé d’un arceau fixé à la cellule de survie en deux points de part et d’autre au dessus de la tête du pilote, ainsi que d'un pilier vertical dans le champ de vision du pilote.
Il a été conçu pour protéger les pilotes contre les impacts qu’ils pourraient subir lors d’accidents, fréquents en sport automobile. Heureusement, dans une large majorité des cas, ces accidents restent sans conséquences pour l’intégrité physique et la santé des pilotes.
La relative sûreté de la Formule 1 est due à l’amélioration constante des normes de sécurité imposées par la FIA au cours des saisons portant sur les caractéristiques techniques de la monoplace (résistance de la cellule de survie, casques, combinaison et gants ignifugés, ...) et sur les règles sur piste, notamment matérialisée par les différents types de drapeau.
Dernier élément majeur des caractéristiques techniques liées à la sécurité, le halo a pour but d’éviter l’intrusion d’éléments qui pourraient entrer en contact avec le cockpit des monoplaces, tels que des éléments de débris, la piste (en cas de retournement du véhicule), une autre monoplace ou un rail de sécurité.
Sa conception a été initiée suite à l’accident mortel de Jules Bianchi lors du Grand Prix de F1 du Japon en 2014 dont la monoplace s'était encastrée sous une dépanneuse, après être sorti de la piste sous une pluie battante.
Selon les données de la FIA, outre le décès de Bianchi, le halo aurait aussi permis d'éviter celui de Henry Surtees en 2009, mort à 18 ans lors d’une course de F2 sur le circuit de Brands Hatch, après avoir reçu en pleine tête une roue s’étant détachée d’une monoplace adverse.
Une introduction initialement contestée par les pilotes
Lorsque le halo a été introduit en Formule 1, il a suscité des avis mitigés. Beaucoup sont ceux qui ont exprimé leur désapprobation en raison de l'impact qu'il aurait sur l'esthétique des voitures, d’une part, et sur la visibilité de la piste d’autre part.
Par exemple, Niki Lauda lui reprochait de détruire l'ADN d'une voiture de F1 et le septuple champion du monde de Formule 1, Lewis Hamilton, avait “ne pas aimer” le halo, tout en admettant que l’ensemble des pilotes s’y habitueraient.
A noter qu’en 2015, une proposition alternative à celle de Mercedes avait été exprimée par l’écurie Red Bull, consistant en une protection transparente du cockpit, à l’instar de celle existant en IndyCar aux Etats-Unis. Cette proposition avait été supportée par, entre autres pilotes, Esteban Ocon et Valtteri Bottas.
Des vies sauvées et une mise à jour en 2023
Depuis son introduction en 2018, plusieurs accidents en F1 n’ont eu que des conséquences légères alors que les impacts auraient pu être fatals pour les pilotes concernés :
- Charles Leclerc - Grand Prix de Belgique 2018 : Le monégasque a été sauvé par le halo lorsque Fernando Alonso, percuté par Nico Hülkenberg a décollé puis est retombé sur sa monoplace, une roue avant s’écrasant sur le halo de la Sauber de Leclerc.
- Romain Grosjean - Grand Prix de Bahreïn 2020 : la voiture du Français, accrochée par Daniil Kvyat, a traversé a pleine vitesse un rail de sécurité en métal, s'est brisée en deux parties et a pris feu instantanément.
- Lewis Hamilton - Grand Prix d'Italie 2021 : le britannique a été protégé de la Red Bull de Max Verstappen par le halo alors que cette dernière est retombée sur le cockpit de sa Mercedes.
- Guanyu Zhou - Grand Prix de Grande-Bretagne 2022 : percutée peu de temps après le départ de la course, la monoplace du pilote chinois s'est retournée et a glissé sur le halo pendant de long mètres, avant de percuter violemment le grillage.
Suite à ce dernier crash, la FIA a annoncé une évolution des spécifications techniques du halo que devront respecter les écuries pour la saison 2023. “Il était évident qu’une mise à jour des exigences relatives aux arceaux de sécurité était nécessaire après l’accident de Guanyu Zhou à Silverstone” a notamment commenté Mohammed Ben Sulayem, le président de la FIA.
Ces changements concernent toutes les éléments supérieurs de l’arceau de sécurité, qui devront dorénavant résister à un impact contre le sol de 15 g et être réalisées en matériau résistant à l'abrasion. Le halo devra aussi pouvoir résister aux forces venant de l'avant en plus de celles provenant de l'arrière.